29 Mai Santiago Hernández, gérant de la blanchisserie Mogan : « La technologie RFID, c’est le nec plus ultra »
Santiago Hernández, gérant de la blanchisserie Mogan, située en Grande Canarie, a commencé l’aventure vers 1988. Depuis, il a vécu de première main l’évolution du secteur, du travail entièrement manuel aux avancées technologiques actuelles. Par exemple, à l’époque on mettait jusqu’à deux heures à décharger un camion, alors qu’aujourd’hui cela ne prend que 10 minutes. Ajoutons à cela l’arrivée du système RFID, implanté dans sa blanchisserie et qui est devenu l’actualité des blanchisseries. Nous l’avons interviewé pour qu’il nous explique tout ce processus et le travail d’une blanchisserie.
Comment ont été les débuts dans l’entreprise ?
Nous avons commencé notre aventure en 1988. Comme tous les débuts, ils étaient durs, mais avec beaucoup d’espoir. Nous travaillions manuellement ; tout se faisait à la main, du lavage au repassage. Ce dont je me souviens le plus, c’est que je devais travailler également ailleurs, puisqu’à l’époque j’étais agent de la police locale, pour pouvoir boucler mes fins de mois ; et ma sœur aidait également.
Comment les machines des blanchisseries ont-elles évolué depuis ?
Avant, nous devions passer nous-mêmes le linge d’une laveuse à une essoreuse, puis à la sécheuse. Et le repassage était également manuel. L’évolution des machines a donc été très satisfaisante pour le travail. Aujourd’hui, le linge sort directement de la laveuse à la repasseuse, et la repasseuse le fait même 50 % mieux qu’une personne. En outre, le transport a également changé : avant, nous mettions deux heures à décharger un camion alors que maintenant cela nous prend 10 minutes.
Que doit-on prendre en compte pour améliorer les processus de lavage ? Comment vous occupez-vous du linge que vous recevez ?
Le linge est classé par hôtel, on vérifie s’il s’agit de serviettes de bain, de draps, etc., et s’il faut le laver. Nous le soumettons à un soin exhaustif ; s’il y a une tache concrète, nous nous en chargeons pour qu’elle n’ait pas d’incidence sur le processus de lavage du reste du linge. Durant ce processus, il faut ajouter au linge la quantité recommandée d’agents chimiques pour qu’il reste en parfait état. On réalise ainsi un dosage des produits qui vont être employés, effectué automatiquement, en fonction des kilos de linge. Je travaille depuis des années avec une entreprise internationale, pionnière en soin du linge, et ça marche très bien.
Combien de kilos de linge lavez-vous chaque jour ?
Nous sommes passés des 200 kilos de nos débuts aux 9 000 kilos actuels. En haute saison, nous allons même jusqu’à laver près de 11 000 kilos de 25 hôtels, sans compter le linge d’appartements touristiques et de restaurants. Nous conservons d’ailleurs des clients qui ont commencé avec nous lorsque nous avons ouvert l’entreprise.
Quelles sont les caractéristiques nécessaires des équipements de lavage ?
Ils doivent surtout être fiables, tomber rarement en panne, et le fabricant ne doit pas nous tromper, tout doit être comme il l’affirme. Si la laveuse est en acier inoxydable, cela doit effectivement être le cas, elle ne doit donc pas être en fer, par exemple, parce qu’il s’agit de l’un des principaux ennemis de ces machines. Mais en plus des propres laveuses, l’équipe humaine est fondamentale, puisque les personnes sont meilleures que les machines. Elles reçoivent une formation et des informations à cet égard, pour connaître le maniement des laveuses ainsi que le produit, mais également savoir comment éviter des lésions.
Comment les technologies comme le RFID contribuent-elles à améliorer votre travail ?
C’est le nec plus ultra. De cette façon, nous savons ce qui sort de l’hôtel et ce qui entre dans la blanchisserie, le matériel est à nouveau vérifié et l’établissement récupère tout ce qui avait été envoyé. Le client a donc plus confiance en la blanchisserie parce qu’il sait que rien ne sera perdu. C’est pour cela que le RFID est fantastique, car nos clients savent qu’ils laissent leur linge en de bonnes mains.
Qu’a supposé la mise en marche de l’installation de textiles dans votre blanchisserie ?
Tout d’abord, nous savons si le linge que nous recevons se perd ou non, et si cela arrive, où. En outre, nous connaissons la vie du linge et nous savons si nous lavons correctement les textiles. L’installation, que nous a implantée Resuinsa et qui nous a ouvert tout un monde de possibilités, a amélioré notre rendement d’approximativement 20 %. Je crois par ailleurs qu’un hôtel devrait également disposer de la cabine de sortie de cette installation, qui permet de savoir combien de linge en sort, car nous disposerions ainsi d’un système parfait, puisqu’il aide également l’établissement hôtelier dans le comptage, pour savoir, par exemple, si une serviette de bain se trouve toujours dans son hôtel ou non. C’est pour cela qu’il s’agit de l’avenir de la blanchisserie industrielle. En outre, comme nous facturons le linge propre à l’hôtel, nous savons combien de kilos exacts il devra nous payer, et la transparence est encore plus grande. En effet, nous recevons beaucoup de linge mouillé, qui pèse donc plus ; de cette façon, en considérant les kilos qui sortent après le lavage, nous appliquons une facturation réelle à l’établissement hôtelier.